L’infection sexuellement transmissible (IST) la plus discrète est une infection virale fréquente qui peut se réveiller longtemps après la transmission et pour laquelle aucun traitement définitif n’existe. Le plus grand risque de l’herpès génital est couru par le nouveau-né au contact d’une maman contaminée.

point-d-interrogation

Qu’est-ce que c’est ?

L’herpès génital est une IST (Infection Sexuellement Transmissible) chronique, qui touche la zone génitale, le plancher pelvien et la zone anale. L’herpès génital est causé par l’herpès virus hominis, dont il existe deux types (type 1 et 2).

HSV2

Le plus courant au niveau génital, le HSV2, se niche dans les sécrétions génitales et sur les muqueuses et se transmet par contact sexuel. Après une première contamination, il se réfugie dans un ganglion nerveux le long de la colonne vertébrale et de là il peut donner lieu à des récidives.

HSV1

Le HSV1, surtout connu pour être à l’origine des boutons de fièvre, est également fréquemment retrouvé. La contamination se fait lors de rapports bucco-génitaux (contacts entre la bouche et les organes sexuels du partenaire), ou par auto-contamination des lèvres vers les parties génitales. Les deux virus peuvent être actifs simultanément.

« 2 millions de Belges sont porteurs du virus de l’herpès »

Plate-forme Prévention Sida

La transmission de l'herpès génital

Pour le HSV-1, un simple contact direct avec la salive (de la bouche à la vulve, au pénis ou à l’anus), ou un contact génital-génital direct, permet la transmission. Le risque, déjà grand en l’absence de symptômes (prodromes), est augmenté en période de poussée et lorsqu’il y a contact direct avec des lésions. A ce moment-là, même les objets en contact avec les virus peuvent s’avérer contagieux. Cependant, la survie du virus sur des matériaux inertes n’est que de courte durée et de ce fait, la transmission via un siège de toilette par exemple est pratiquement inexistante.

Pour le HSV-2, un simple contact avec les sécrétions sexuelles, la peau et les muqueuses, surtout en présence de lésions, où lorsqu’elles vont apparaître, suffit à transmettre le virus. Bien que le risque de transmission soit moindre sans lésions, c’est possible et même fréquent.

La transmission passe souvent inaperçue car 20% des porteurs du virus n’ont aucun symptôme et ignorent qu’ils sont contagieux.

« 80% des personnes présentant une première infection l’ont attrapée d’un partenaire qui ne savait pas qu’il était contagieux. »

Les causes de l'herpès génital

Toute personne sexuellement active peut contracter un herpès génital. Une fois transmis, le virus se réfugie dans un ganglion nerveux le long de la colonne vertébrale, et de là il peut provoquer de nouvelles poussées. Il se réactive et cause de nouvelles lésions à n’importe quel moment, mais le plus souvent après un affaiblissement, tel qu’une maladie (boutons de fièvre), une fatigue excessive, les règles, etc.

Certaines personnes ne feront jamais plus de poussée après une première infection, d’autres en feront toute leur vie. Ces nouvelles poussées sont moins sévères que la première infection et leur fréquence varie d’une personne à l’autre. Le risque de transmission est le plus élevé lorsque les lésions renferment encore du liquide.

Les symptômes de l'herpès génital

Quand il se manifeste, l’herpès génital prend la forme de petits boutons vésiculeux remplis d’un liquide clair infecté par le virus. Celui-ci peut aussi se trouver dans la salive et dans les sécrétions sexuelles. Ces vésicules s’installent sur la vulve et l’anus -et sur le pénis chez l’homme-, parfois sur les fesses ou sur le col de l’utérus, et sont très douloureuses.

« L’infection peut être chronique et touche davantage les femmes. »

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Que faire ?

En présence de symptômes, mêmes légers, il est nécessaire de se faire examiner par son médecin généraliste, son dermatologue ou son gynécologue. Il est de la plus grande importance que le diagnostic soit posé correctement, et cela n’est possible qu’après examen clinique des lésions par un médecin compétent et expérimenté.

Il est recommandé de faire un test pour prouver la présence du virus dans les lésions. Ceci peut aussi donner lieu à un certificat permettant le remboursement du médicament. Un examen est utile même si vous pensez ne pas avoir eu de rapport à risque -en effet, le virus peut être dormant pendant des années avant de se réactiver.

Comment le traiter ?

L’infection est chronique et, à ce jour, aucun traitement ne peut l’éradiquer. Par contre, on peut soulager les symptômes et diminuer le risque de récidives.

Des médicaments antiviraux, à prendre par voie orale, sont prescrits pour réduire la gravité des poussées. Il y a deux possibilités : soit la patiente reconnaît rapidement les symptômes et débute le traitement, soit, surtout en cas de poussées très fréquentes, un traitement d’entretien est démarré. Dans ce dernier cas, il faut prendre chaque jour des pilules antivirales afin de supprimer la maladie en permanence. Cela réduit aussi fortement le risque de transmission aux partenaires sexuels.

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Herpès & grossesse

Une infection herpétique du nouveau-né (herpès néonatal) est la complication la plus grave lors de la transmission du virus HSV, mais heureusement très rare. La femme enceinte infectée peut transmettre le virus à son nouveau-né si celui-ci est en contact avec des lésions herpétiques actives. De graves lésions cutanées et cérébrales sont alors possibles, et même le décès du bébé. Si l’herpès est contracté pour la première fois pendant les derniers mois de la grossesse, le danger est le plus grand.

Dans ces cas et lors d’une poussée avec vésicules dans la période autour de l’accouchement, on conseillera une césarienne. Dans tous les autres cas, par exemple en cas de poussées répétitives qui existaient déjà avant, un accouchement par les voies naturelles est la règle. Les femmes enceintes peuvent également prendre un traitement antiviral, lorsque le médecin le préfère.

Lors d’une poussée avec vésicules dans la période autour de l’accouchement, on conseillera une césarienne. Dans tous les autres cas, par exemple en cas de poussées répétitives qui existaient déjà avant, un accouchement par voie vaginale est la règle.

Professeur Gilbert Donders, gynécologue RZ Tienen

La prévention

L’utilisation d’un préservatif est la première mesure préventive. Néanmoins, cette protection est partielle car elle ne couvre pas toujours toutes les zones infectées. Ainsi, l’herpès peut par exemple être transmis par la bouche.

C’est pourquoi on conseille de s’abstenir de tout rapport sexuel lors des poussées, puisque à ce moment le risque de transmission est le plus grand. Mais comme la transmission peut également s’opérer en l’absence de symptômes, il est raisonnable de discuter toujours de la présence du risque avec son partenaire.

"Le préservatif reste une mesure capitale car le fait d’être porteur du HSV augmente jusqu’à huit fois le risque de contracter le virus HIV Sida."

A l’inverse, les personnes infectées par le HIV Sida sont plus sensibles à la transmission de l’herpès génital, et les symptômes sont plus graves et plus fréquents.

Article réalisé sous la direction du Dr Gilbert Donders, gynécologue à RZ Tienen
Date de publication : 10-10-2016
Sources : WHO, Plateforme prévention Sida, FLCPF