L’aménorrhée secondaire : quand les règles s’interrompent
Qu’est-ce que l’aménorrhée secondaire ?
Contrairement à l’aménorrhée primaire qui se traduit par une absence de survenue des règles après l’âge de 16 ans, l’aménorrhée secondaire correspond à une interruption du cycle menstruel chez la femme préalablement réglée. Elle touche 2 à 5% des femmes.
Des règles régulières témoignent du bon fonctionnement du processus ovulatoire et de l’appareil reproducteur féminin. En dehors de la grossesse, de l’allaitement et de la ménopause, qui entraînent une interruption naturelle du cycle menstruel, tout arrêt des règles au-delà de 3 mois est anormal.
Les causes de l’aménorrhée secondaire
L’aménorrhée secondaire est le plus souvent causée par une pathologie dite « acquise », c’est-à-dire non génétique. Les causes sont multiples :
Causes utérines
Causes ovariennes
Causes hypophysaires
Causes médicamenteuses
Causes endocriniennes
Autres causes
Ne pas confondre aménorrhée secondaire et cycle long
Si vous avez des règles espacées de plus de 28 jours mais qu’elles sont régulières, vous avez peut-être simplement un cycle plus long que la normale.
Il n’est effectivement pas rare que des femmes aient un cycle d’une durée allant jusqu’à 35 jours.
Aménorrhée secondaire : quel diagnostic ?
En présence d’aménorrhée, le diagnostic consistera en premier lieu à écarter une grossesse. Ensuite, un interrogatoire de la patiente sera effectué pour orienter le diagnostic :
- description de l’apparition de l’aménorrhée, de son ancienneté, de ses caractéristiques,
- prise de certains médicaments,
- présence d’éventuels symptômes (bouffées de chaleur, douleurs pelviennes, signes d’hyperandrogénie…),
- antécédents gynéco-obstétricaux,
- changement de mode de vie (prise ou perte de poids, choc ou difficultés psychologiques…).
Une enquête nutritionnelle et des examens complémentaires peuvent également être réalisés. Par exemple, si une ménopause précoce est suspectée, un test aux progestatifs et un dosage hormonal seront réalisés, de même qu’une échographie pelvienne pour rechercher une atrophie de l’endomètre et une faible réserve ovarienne, signes typiques de la ménopause.
En cas de pratique d’un sport à haut niveau, un suivi pluridisciplinaire faisant intervenir différents acteurs (médecin, psychologue sportif, nutritionniste…) est nécessaire.
Pas un, mais des traitements
L’aménorrhée secondaire est le plus souvent réversible. Il n’existe pas de traitement unique, puisque la prise en charge de l’aménorrhée secondaire dépend de son origine. Un taux de prolactine trop important sera par exemple traité par des médicaments agonistes de la dopamine (qui imitent l’action de la dopamine et freinent donc la production de prolactine) ou par une opération chirurgicale en cas de tumeur bénigne de l’hypophyse. Une sténose cicatricielle ou des adhérences utérines seront traitées par chirurgie.
Prévenir l’aménorrhée secondaire
De manière générale, une bonne hygiène de vie permet de tenir certaines causes d’aménorrhée secondaire à distance :
- Une alimentation saine et équilibrée afin d’éviter des carences nutritionnelles.
- Le maintien d’un poids de santé, c’est-à-dire avec un Indice de Masse Corporelle (IMC) compris entre 18 et 25. Le calcul de l’IMC s’effectue en divisant son poids en kilos par sa taille en m2. Exemple : une personne mesurant 1m65 et pesant 60 kg aura un IMC de 60 / (1,65)2 = 22.
- Une bonne gestion du stress.
- Une activité sportive régulière mais modérée ou encadrée.
Date de publication : 19-10-2018