Tristesse aigüe, fatigue prolongée et angoisses sont les maîtres mots de ce qu’on appelle la dépression post-partum, ou dépression post-natale. Plus répandue qu’on ne le pense, cette maladie se distingue du baby blues avec lequel elle est souvent confondue. En quoi consiste exactement le post-partum ? Quels sont les signes, les causes et les traitements d’une dépression post-partum ?

Distinguer la dépression post-partum du baby blues

Le baby blues décrit les sentiments de fatigue, de stress et de tristesse qui apparaissent généralement le 3e jour après l’accouchement. Il s’explique par la chute hormonale qui s’opère à ce moment-là et ne dure que quelques jours.

La dépression post-partum, quant à elle, peut survenir des semaines, voire des mois après la naissance. Les émotions d’angoisse et de tristesse qu’elle éveille sont beaucoup plus intenses et persistantes. Considérée comme une maladie, cette forme de dépression nécessite un traitement adapté.

Décoder les signes de la dépression post-partum

La dépression postnatale est difficile à diagnostiquer, car beaucoup de jeunes mamans taisent leurs sentiments par peur d’être incomprises ou d’être qualifiées de mauvaises mères. Certaines ne savent tout simplement pas en reconnaître les symptômes .

Généralement, la dépression post-partum se caractérise par les signes suivants :

  • Peur de ne pas être à la hauteur, d’être une mauvaise mère
  • Perte d’intérêt, de plaisir dans ce qu’on aimait auparavant
  • Sentiment d’être écrasée par les nouvelles responsabilités
  • Épuisement permanent
  • Troubles du sommeil (voire insomnie)
  • Perte d’appétit
  • Culpabilité
  • Tristesse, envie de pleurer
  • Sentiment de solitude

Ces émotions sont ressenties un jour ou l’autre par toutes les nouvelles mamans, mais dans le cas d’une dépression post-partum, elles envahissent leur quotidien.

Comment traiter la dépression postnatale ?

En plus de vous sentir mal, la dépression post-partum impacte votre entourage, particulièrement votre conjoint(e), mais aussi votre bébé. Les sentiments ressentis peuvent créer de la distance entre vous et rendre difficile la mise en place du lien affectif et rassurant entre la maman et son enfant. Afin d’éviter ces conséquences, différents traitements sont possibles et peuvent être combinés pour venir à bout de cette maladie :

Le suivi médical de la dépression post-partum

La meilleure solution face à la dépression post-partum est d’en discuter, d’extérioriser son ressenti. En plus d’en parler à votre entourage, il est recommandé de consulter votre médecin généraliste, voire un psychologue ou un psychiatre.

Les antidépresseurs pour vaincre la dépression

Afin de stabiliser votre humeur, vous pouvez recevoir des antidépresseurs après la grossesse. Si vous allaitez, privilégiez des antidépresseurs adaptés (composés plutôt de paroxétine et de sertraline que de fluoxétine). Une moindre quantité de ces éléments peut, en effet, passer dans votre lait. Dès lors, si votre bébé commence à montrer des signes de somnolence et d’irritabilité, parlez-en à votre médecin.

L’hygiène de vie pour retrouver le sourire

En prenant soin de vous et de votre corps, vous améliorez également votre santé mentale. Si vous souffrez de dépression postnatale, veillez à vous reposer, à manger sain et équilibré, à éviter le stress. Vous pouvez aller prendre l’air en promenade, ou encore demander de l’aide à votre entourage (pour du babysitting, des tâches ménagères…).

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Prévenir la dépression post-partum

On ne connait pas précisément les causes de la dépression post-partum. Cependant, certaines situations, associées au bouleversement hormonal de la fin de grossesse, peuvent être épinglées :

  • un mauvais encadrement de l’entourage,
  • des problèmes sociaux (financiers, logement, travail…),
  • des soucis dans le couple,
  • un accouchement difficile, qui a provoqué des problèmes de santé, ou un accouchement prématuré,
  • des difficultés pour allaiter,
  • une grossesse adolescente,
  • des antécédents de dépression,
  • des problèmes mentaux,
  • une dépression postnatale antérieure.

Dans certains cas, il est possible d’identifier des signes annonciateurs d’une dépression post-partum au moment de la grossesse. C’est pourquoi certains établissements préconisent une consultation au cours du 4e mois de grossesse. Lors de celle-ci, il est uniquement question de faire le point sur l’état psychologique de la future maman.

Le médecin ou la sage-femme qui vous reçoit pour cette consultation aborde les différents points ci-dessus. Il ou elle veille également à déterminer si une situation « traumatique » pendant l’enfance de la mère peut ressurgir (décès d’un proche, rapport difficile avec l’un de ses parents…).

Article rédigé sous la direction du Dr Marie Mawet
Date de publication : 11-01-2016