L’IST la plus fréquente, rencontrée surtout, mais pas exclusivement, chez les jeunes de moins de 28 ans, est une infection par bactérie qui se soigne très bien, sans séquelles, si elle traitée à temps. Si le diagnostic et le traitement tardent, la chlamydia peut provoquer des inflammations chroniques et entraîner entre autres la stérilité.

Qu'est-ce que c'est ?

La chlamydiose – ou chlamydia – est une IST, Infection sexuellement transmissible, qui se développe dans les sécrétions sexuelles. La bactérie, appelée Chlamydia trachomatis, se retrouve sur les muqueuses du vagin – ou du pénis chez l’homme –, dans l’urètre (hommes et femmes), le rectum (souvent chez les homosexuels) et la gorge (fellation).

C’est une infection qui se soigne très bien. Par contre, une prise en charge tardive peut provoquer de sérieux problèmes : inflammation chronique du pelvis et du bassin, propagation vers l’utérus et inflammation des trompes (salpingite), stérilité. La gorge, les yeux et les poumons peuvent également devenir le siège d’inflammations graves selon la variété de la bactérie.

La bactérie provoque aussi des grossesses extra-utérines et des accouchements prématurés.

L’infection est fort semblable à une autre IST, la gonorrhée, dont la cause, le gonocoque, est beaucoup plus agressif. Très souvent, les deux bactéries sont décelées ensemble et les deux traitements administrés en même temps.

La chlamydia est l’IST la plus fréquente,
elle est en augmentation constante chez les plus jeunes.

La transmission de la chlamydia

Comme la plupart des IST, la chlamydiose se transmet au cours des rapports sexuels, mais aussi lors de simples contacts sexuels comme des caresses sans pénétration ou sans éjaculation, et des fellations, des cunnilingus ou des anulingus. Les objets de jeux sexuels, matériel ou main, sont aussi des vecteurs de transmission de la bactérie.

La mère infectée peut transmettre la Chlamydia à son bébé au moment de l’accouchement.

Les causes de la chlamydia

Tout le monde peut contracter une chlamydia, et la maladie est très contagieuse. La transmission est plus efficace de l’homme à la femme qu’inversément, donc les femmes sont plus souvent touchées que les hommes. L’augmentation, constante et continue, concerne principalement les jeunes femmes de 15 à 28 ans.

La transmission est plus efficace de l’homme à la femme qu’inversément, donc les femmes sont plus souvent touchées que les hommes.

Professeur Gilbert Donders, gynécologue, RZ Tirlemont

Les rapports sexuels non protégés avec plusieurs partenaires – ou un partenaire qui a, lui-même plusieurs partenaires – sont à risque. Le risque augmente également avec un nouveau partenaire dans les deux derniers mois, ou ayant présenté soi-même l’une ou l’autre IST.

En Belgique, 1 fille sur 20 entre 15 et 25 ans est infectée par la chlamydia (Plateforme Prévention Sida)

Les symptômes de la chlamydia

Il est fréquent de ne présenter aucun symptôme après la contamination par Chlamydia.

Peuvent apparaître, deux à sept jours après la contamination :

  • Une sensation de brûlure à la miction.
  • Des pertes vaginales jaunâtres, parfois malodorantes.
  • Un écoulement de pus par l’anus, difficultés pour aller à selle.
  • Des douleurs dans le bas-ventre, au vagin et au méat urinaire.
  • Des rougeurs sur les muqueuses vaginales.
  • Des rougeurs et des irritations au niveau de la gorge (faisant penser à une pharyngite).

Que faire ?

Puisque la contamination par Chlamydia émet rarement des signaux d’alerte, il est conseillé de consulter son médecin ou son gynécologue certainement dès l’apparition de symptômes, mais aussi si vous avez eu des relations sexuelles non protégées. Le dépistage s’effectue par frottis vaginal, utérin ou rectal et par prélèvement d’urines.

Avertir son ou ses partenaires est impératif, afin que ceux-ci évitent de contaminer d’autres personnes et se fassent dépister et soigner.

Il est recommandé de dépister systématiquement les 15-28 ans, les futures femmes enceintes et les femmes enceintes présentant un facteur de risque.

Comment la traiter ?

La chlamydiose, comme la gonorrhée et la syphilis, se soigne par antibiotiques. Le traitement ne protège pas de nouvelles infections, et l’on peut être infecté plusieurs fois au cours de sa vie.

La personne infectée continue d’être contagieuse tant qu’elle n’est pas totalement guérie.

Plus que jamais, l’automédication est déconseillée ; des erreurs de traitement sont innombrables puisque des mêmes symptômes peuvent provenir de causes différentes et doivent être soignés en fonction d’un diagnostic. Ici, par exemple, les crèmes n’auront aucun effet sur la maladie. De plus, il est souvent nécessaire d’instaurer en même temps un traitement contre la gonorrhée.

La lymphogranulomatose venerienne

Il s’agit d’une IST sévère causée par une variante de la bactérie Chlamydia citée ci-dessus. Elle est assez rare dans nos contrées et plus fréquente dans les tropiques. Deux à soixante jours après la contamination, un bouton indolore affleure au niveau génital – vagin, vulve, col de l’utérus, rectum, mais aussi bouche ou gorge. Une à deux semaines plus tard, un gros ganglion rapidement en phase de perforation éclot (au niveau de l’aine chez l’homme, plus profondément dans le bas-ventre chez la femme, ou dans le cou). Il s’accompagne de fièvre, de frissons, de sensation grippale, de douleurs musculaires et articulaires. Sans traitement, les inflammations deviennent chroniques et provoquent des complications (troisième phase).  La maladie se soigne très bien avec des antibiotiques à condition d’être traitée avant la troisième phase.

Un dépistage systématique de Chlamydia est recommandé en cas de changement de partenaire.

Professeur Gilbert Donders, gynécologue, RZ Tirlemont

La prévention

L’utilisation d’un préservatif lors de chaque rapport sexuel – avec ou sans pénétration – est la meilleure prévention contre la chlamydiose. Il est fortement recommandé d’également recouvrir les objets sexuels et les mains d’un préservatif ou d’un gant en latex lors de la pénétration.

Mieux vaut un dépistage régulier, plus pratique également, même en l’absence de symptôme.

Avec la collaboration du Professeur Gilbert Donders, gynécologue, RZ Tirlemont.
Date de publication : 10-03-2017
Sources : Sante.gouv.qc.ca - Plateforme Prévention sida. 2014 - Les IST. Fédération des Centres de planning familial des FPS. 2010. - Surveillance des IST dans la population générale. Institut scientifique de santé publique. 2013. - OMS