Les IST c'est quoi ?
Les IST sont des infections qui se transmettent lors des rapports et contacts sexuels -même si elles peuvent aussi être contractées par d’autres voies, comme la transmission sanguine, le partage d’une seringue infectée ou de la mère à l’enfant lors d’une grossesse. On comptabilise une trentaine de virus, bactéries et parasites qui se transmettent par voie sexuelle. Un contact pénis-vagin n’est pas absolument nécessaire : la transmission peut se faire lors d’un contact avec les organes génitaux, la peau, les doigts, le vagin, l’anus ou la bouche.
Certaines IST ne causent pas ou peu de symptômes et on peut donc être infecté et/ou contagieux sans le savoir et sans se sentir malade. C’est la raison pour laquelle l’OMS a modifié le terme MST (Maladies sexuellement transmissibles, qui laisse entendre qu’on est infecté uniquement lorsque la maladie est avérée) en IST, espérant encourager la prévention et une prise en charge rapide.
2 millions de Belges ont été une fois en contact avec un virus de l’herpès,
3 personnes par jour sont diagnostiquées porteuses du VIH
Le papillomavirus est responsable de presque tous les cancers du col de l’utérus (99,9%). Aujourd’hui on peut se protéger contre la majorité de ces virus. Comme le vaccin ne protège pas contre tous les papillomavirus, même après vaccination le dépistage par des frottis reste indispensable parce que le vaccin ne couvre pas tous les types de papillomavirus.
Comment les IST se transmettent-elles ?
- Un rapport sexuel (contact pénis-vagin) n’est pas nécessaire, un contact sexuel suffit. C’est la raison pour laquelle les IST sont également souvent transmises entre couples homosexuels masculins et féminins.
- Lorsque le sang, le sperme ou le liquide séminal (liquide dans lequel se trouvent les spermatozoïdes) et les sécrétions vaginales entrent en contact avec les muqueuses génitales, anales ou buccales de son partenaire - même s’il n’y a pas pénétration ou éjaculation.
- Lorsque ces liquides entrent en contact avec des lésions cutanées (plaies, écorchures, boutons) du partenaire - y compris des microlésions dans la bouche ou la gorge - la transmission est plus fréquente
- Lorsque ces liquides entrent en contact avec les muqueuses lors des règles.
Un seul rapport sexuel suffit pour être contaminé !
Un contact penis-vagin n’est même pas nécessaire
Mais aussi :
- Lors de l’utilisation d’une seringue usagée ou d’une aiguille appartenant à une personne droguée et infectée.
- Lors du partage de matériel de sniff (la paille), de matériel de tatouage ou de piercing avec des personnes infectées.
- L’utilisation de rasoirs, brosses à dents, coupe-ongles, gants de toilette qui ont été en contact avec une personne infectée ne sont en général pas sources de transmission mais mieux vaut les éviter, certainement après une contamination récente (lorsque la charge virale en micro-organismes dans le sang ou les muqueuses est élevée).
- Les sièges de toilette peuvent être contaminés pendant une courte période, mais les microbes ne survivent généralement pas longtemps sur ce type de surfaces. Ils ne sont donc jamais ou rarement la cause d’une IST.
Tous ces modes de transmission restent actifs même si l’on ne manifeste aucun symptôme ou que l’on est sous traitement.
Quelles sont les conséquences sur la santé ?
- Si certaines IST sont facilement guérissables, d’autres ne le sont pas ou moins. Dans ce dernier cas, les traitements atténuent bien les conséquences de la maladie, et le risque de transmission vers une autre personne, mais ne la guérissent pas.
- Chez la femme, certaines IST peuvent affecter les trompes de sorte que des rétrécissements, des obstructions et/ou des adhérences peuvent se former. Ainsi, surviennent des complications telles des douleurs chroniques pelviennes, des grossesses extra-utérines, et une fertilité réduite.
- Des IST par certains types de papillomavirus provoquent le cancer du col utérin ; d’autres IST peuvent faciliter le développement de ce cancer.
- Certaines IST sont transmissibles de la mère au fœtus , qui risque de graves complications et malformations.
- Le système immunitaire et l’appareil génital sont fragilisés et plus réceptifs à toute autre infection. Une IST augmente le risque de contracter une autre IST.
- Des atteintes au système immunitaire, aux articulations, aux méninges et au système nerveux sont les conséquences potentielles de certaines IST.
- Chez l’homme, des douleurs pour uriner peuvent persister et le risque de stérilité est également présent.
Il est indispensable de discuter avec son ou ses partenaires sexuels quand on est atteint d’une IST!
Les symptômes des maladies sexuellement transmissibles
La plus grande difficulté réside dans l’absence ou la très grande discrétion des symptômes.
Gène, irritation, écoulement, démangeaison et sensation de brûlure au niveau des organes génitaux ou dans la zone anale, douleurs dans le bas-ventre ou à la miction, manifestations cutanées sont des signes qui, dans le doute, doivent conduire à un contrôle chez le médecin. Seul un examen gynécologique peut mettre en évidence une IST.
Chez l’homme, les symptômes sont semblables. Cela ne signifie pas qu’une IST a été contractée, et l’absence de symptômes n’est pas non plus une indication qu’il n’est pas porteur. Consulter est également indispensable dans le doute.
Les principales infections sexuellement transmissibles :
L’herpès génital, la chlamydia, la gonorrhée, la syphilis, le papillomavirus, l’hépatite B et C, le VIH Sida, le trichomonas et la vaginose bactérienne.
Comment les traiter ?
Comme les traitements sont spécifiques à chaque pathologie, un diagnostic préalable est strictement nécessaire afin d’instaurer le traitement adéquat.
En présence d’une seule IST, il convient toujours de se faire examiner afin de rechercher la présence éventuelle d’infections accompagnatrices.
En règle générale, l’utilisation du préservatif est recommandée, non seulement comme moyen de prévention, mais aussi pendant l’infection (pour éviter de contaminer son partenaire et éviter de contracter une autre IST même sous traitement) et ce jusqu’à la preuve de la guérison de l’infection après traitement (test of cure).
L'importance de la communication
Le ou les partenaires doivent absolument être prévenus, afin d’être également examinés et traités. Les IST ne sont pas des maladies honteuses et la communication est le gage de la réussite des traitements. Les médecins sont entraînés à ne pas avoir de préjugés et sont tenus par le secret médical.
La prévention
Une réflexion sur le souhait d’un rapport sexuel avec des inconnus et l’utilisation du préservatif sont les premiers et plus importants moyens de prévention contre la transmission des IST.
Le dépistage est indispensable :
- suite à une prise de risque,
- lorsqu’on entame une nouvelle relation,
- quand on souhaite arrêter l’usage du préservatif dans le cadre d’une relation stable avec un même partenaire
- lorsqu’on envisage une grossesse.
Le moindre doute doit vous amener à consulter.
La chronicité de certaines IST et le danger de contagion font peur. L’absence d’informations encourage les idées fausses et peut perturber la vie sociale et affective. Raisons pour lesquelles il faut reconnaître un comportement à risque, et dépasser les contextes familiaux, sociaux et religieux pour s’éduquer à la sexualité.
Une application mobile pour reconnaître les IST !
Après le constat d’une recrudescence des IST chez leurs patients de moins de 35 ans, le Syndicat des dermatologues français a lancé une application gratuite qui présente, sous forme graphique, les IST et leurs symptômes: MSTRisk -sur App Store et Google Play.
Date de publication : 20-01-2017
Sources : Plateforme Prévention sida, OMS - les infections sexuellement transmissibles,
Les IST. Fédération des Centres de planning familial des FPS. 2010
Surveillance des IST dans la population générale. Institut scientifique de santé publique. 2013.