La transpiration est un mécanisme naturel du corps pour réguler sa température. Mais certaines personnes transpirent plus que la moyenne, ce qui peut constituer un véritable handicap au quotidien. Heureusement, des traitements existent.

La transpiration: un refroidisseur interne

La sueur est produite par des glandes sudoripares qui se trouvent au niveau du derme et sont réparties sur toute la surface du corps. La fonction principale de la transpiration est de réguler la température du corps et de la maintenir à 37 °C. Lorsque nous produisons un effort ou que la température extérieure est élevée, notre température corporelle augmente. L’hypothalamus met alors en marche le processus de sudation afin d’éviter une surchauffe de l’organisme. La transpiration est donc une sorte de système de refroidissement naturel, contrôlé par le système nerveux autonome (nerfs sympathique et parasympathique).

Quand la transpiration devient excessive

La transpiration excessive – aussi appelée hyperhidrose – touche jusqu’à 2,8 % de la population. Il en existe plusieurs formes :

L’hyperhidrose primaire

C'est la forme la plus courante. Le terme « primaire » signifie que la transpiration excessive n’est pas associée à une autre maladie ni à la prise de certains médicaments. Elle apparaît généralement durant l’enfance ou l’adolescence.

L’hyperhidrose secondaire

Elle est liée à une maladie ou à un traitement.

Dans la plupart des cas, l’hyperhidrose touche les deux côtés du corps sous une forme localisée (hyperhidrose focale) : elle ne touche que certaines zones comme les mains, les pieds, les aisselles, le visage… Chez d’autres personnes, l’hyperhidrose touche l’entièreté du corps. On parle alors d’hyperhidrose généralisée.

 

Au total, nous possédons entre 2 et 4 millions de glandes sudoripares.

Quand parle-t-on d’hyperhidrose ?

Il n’existe pas une quantité de sueur définie à partir de laquelle on peut parler d’hyperhidrose. On parle simplement de transpiration excessive lorsque celle-ci devient une véritable gêne dans la vie de tous les jours : lorsque la personne n’ose plus tendre la main, s’habiller comme elle le désire, ne pratique plus de sport par crainte de transpirer, n’ose plus sortir de chez elle lorsqu’il fait un peu chaud…

Les odeurs incommodantes de transpiration peuvent aussi être un handicap pour la personne souffrant d’hyperhidrose. De plus, l’humidité importante causée par la transpiration excessive peut entraîner d’autres problèmes de santé comme des mycoses, des verrues, de l’eczéma… ou encore des engelures pour les personnes confrontées au froid (comme les moniteurs de ski, par exemple!).

Lorsqu’une hyperhidrose généralisée apparaît soudainement à l’âge adulte, elle est très souvent secondaire à un autre problème de santé. 

Dr Daniel Willocx, dermatologue à la Clinique Saint-Jean.

Hyperhidrose : souvent sans cause précise

Dans 90 % des cas, la cause exacte de l’hyperhidrose est inconnue. On parle alors d’hyperhidrose idiopathique. Certains facteurs jouent toutefois un rôle :

Les émotions

Tout un chacun peut transpirer lorsqu’il est confronté à des émotions ou du stress. Mais les personnes atteintes d’hyperhidrose sont beaucoup plus sensibles aux stimuli qui peuvent entraîner le processus de sudation, comme les émotions ou encore un changement de température.

L'alimentation

Certains plats peuvent favoriser l’hyperhidrose, comme les plats très chauds et épicés. Le café, le thé, le chocolat, l’alcool ou le glutamate peuvent aussi favoriser l’hyperhidrose chez certaines personnes.

Les maladies et médicaments en cause

Certains médicaments peuvent favoriser le problème de transpiration excessive, comme les vasodilatateurs, différents antidépresseurs, certains traitements contre le cancer du sein ou de la prostate. Plusieurs troubles peuvent aussi provoquer une hyperhidrose secondaire (souvent généralisée) : la ménopause, l’alcoolisme, les troubles anxieux, le diabète, l’hyperthyroïdie, l’obésité…

Osez en parler !

L’hyperhidrose est souvent très handicapante pour la personne qui en souffre et peut entraîner un véritable repli social. De plus, la transpiration excessive est souvent associée à tort à un manque d’hygiène et le regard des autres peut donc être difficile à supporter. La gêne ressentie freine souvent les personnes à en parler à leur médecin.

Or, des solutions très efficaces existent : anti-transpirants à base de sels d’aluminium, médicaments oraux (en cas d’hyperhidrose généralisée), injection de toxine botulique (surtout en cas de transpiration excessive au niveau des aisselles), traitement par iontophorèse (diffusion d’un léger courant électrique au niveau des zones touchées), chirurgie du nerf sympathique…

Article réalisé sous la direction du Dr Daniel Willocx, dermatologue à la Clinique Saint-Jean.
Date de publication : 31-10-2018