Focus sur les papillomavirus (virus HPV)
Papillomavirus : qu’est-ce que c’est ?
Les papillomavirus (HPV) sont des virus très contagieux, résistants mais le plus souvent sans danger pour la santé. Ils touchent les femmes comme les hommes, dans toutes les régions du monde.
Il existe plusieurs types de HPV qui infectent la peau ou les muqueuses : ils peuvent toucher les organes génitaux internes et externes, la région anale, certaines parties de la peau ou encore la bouche.
Les risques liés varient selon le papillomavirus. Certains HPV n’entraînent aucune maladie ni symptôme. Ils peuvent rester dans l’organisme de manière dormante, ou disparaître spontanément. D’autres génèrent des symptômes bénins, comme des verrues sur la peau ou des condylomes (verrues génitales). Une quinzaine de ces virus comporte davantage de risques. On parle des HPV oncogènes : ils peuvent entraîner des lésions précancéreuses, voire des cancers dont le plus fréquent est le cancer du col de l’utérus.
Comment attrape-t-on le papillomavirus ?
Les papillomavirus qui se nichent dans la région génitale se transmettent uniquement par contacts sexuels. C’est l’infection sexuellement transmissible la plus répandue au monde.
La transmission peut avoir lieu par voie cutanée (caresses), par des supports souillés (linge de toilette), mais aussi lors du contact entre une muqueuse infectée et une muqueuse saine (rapport sexuel vaginal, oral ou anal). Le virus est absent du sperme, de la salive ou du sang.
Le papillomavirus se transmet souvent au début de la vie sexuelle. Les jeunes femmes sexuellement actives sont les plus exposées au risque d’infection, qui diminue avec l’âge. Ce risque est moindre chez les hommes.
On distingue des facteurs de risque chez les femmes : l’âge précoce des premiers rapports sexuels, des partenaires multiples et la présence d’une autre infection sexuellement transmissible (IST).
Des infections souvent asymptomatiques
Très souvent, les virus HPV sont vaincus par les défenses immunitaires et l’infection disparaît d’elle-même après environ 1 an, sans que l’on ait remarqué sa présence.
Certains virus peuvent en effet rester de manière dormante dans l’organisme sans provoquer de symptômes. La personne peut dans ce cas transmettre l’infection. Des symptômes bénins peuvent apparaître, comme des condylomes (verrues génitales). Ils vont disparaître généralement d’eux-mêmes mais, vu leur contagiosité et l’inconfort physique et psychologique qu’ils occasionnent, des traitements existent pour les neutraliser rapidement.
Papillomavirus et cancer : des lésions de gravité variable
Les virus HPV 16 et 18 (dits « à haut risque ») peuvent entraîner la formation de lésions au niveau du col de l’utérus, de gravité variable selon la proportion des cellules qui se développent anormalement dans la muqueuse. On parle de dysplasies.
Certaines régressent spontanément. D’autres évoluent vers un stade précancéreux voire, pour une très petite partie d’entre elles, vers un cancer du col de l’utérus. Ce processus d’évolution prend une quinzaine d’années.
Comment dépister le cancer du col de l’utérus ?
Les lésions au niveau du col de l’utérus ne s’accompagnent généralement pas de symptômes. Il est donc très important d’effectuer régulièrement un test de dépistage. Pour cela, le gynécologue pratique un examen court et indolore appelé le frottis cervico-utérin. Il prélève des cellules de la muqueuse du col au moyen d’un petit instrument. On recommande à toutes les femmes de 25 à 65 ans d’effectuer un frottis de dépistage au moins tous les 3 ans.
Cancer du col de l’utérus : quels traitement ?
Selon la gravité des lésions et le choix de la patiente d’être enceinte dans le futur, plusieurs traitements existent pour vaincre le cancer du col de l’utérus :
- La conisation : ablation de la partie du col touchée par la lésion
- La destruction de la lésion par la chaleur (vaporisation laser) ou par le froid (cryothérapie).
Le cancer du col de l’utérus se divise en 4 stades, du plus précoce au plus avancé. Le traitement se décide sur base de plusieurs critères. Il peut passer par la chirurgie (ablation de l’utérus, du col ou des deux), la radiothérapie et la chimiothérapie, ou combiner plusieurs de ces solutions.
Les autres formes de cancers liés aux HPV
Les papillomavirus peuvent infecter la muqueuse du vagin, causer des lésions qui peuvent devenir précancéreuses et évoluer vers un cancer du vagin.
L’infection peut aussi se produire au niveau de la vulve. Là aussi, des lésions peuvent se former et prendre une forme cancéreuse dans de très rares cas.
Enfin, le cancer anal survient dans une large majorité des cas suite à une infection aux HPV. Ce type de cancer est cependant très rare.
Comment prévenir une infection au HPV ?
La vaccination contre certains HPV
Il existe 2 vaccins contre plusieurs types de papillomavirus, dont les HPV 16 et 18. Le vaccin choisi avec le médecin peut être administré aux jeunes filles entre 11 et 14 ans, qui n’ont pas encore démarré leur vie sexuelle. Il peut aussi convenir aux femmes sexuellement actives en dessous de 26 ans.
La vaccination ne protège pas contre tous les HPV et sa durée d’action n’est pas encore exactement connue. Il faut donc poursuivre le dépistage par frottis chez son gynécologue.
Le préservatif
Il n’existe pas de méthode protectrice parfaite car toute personne sexuellement active peut potentiellement être porteuse d’un papillomavirus. Seule l’abstinence permet d’éviter la transmission d’une infection par le papillomavirus. Une solution peu réaliste…
De manière générale, le préservatif ne protège qu’en partie car le HPV est présent sur toute la zone génitale et peut se transmettre lors de jeux amoureux sans pénétration. Il reste néanmoins indispensable pour se protéger des autres IST !
Date de publication : 11-01-2016