La ménopause peut survenir prématurément, de façon artificielle ou naturelle. Qu’est-ce qui peut provoquer une ménopause précoce ? Quelles sont les conséquences physiques et psychologiques ? Et quels sont les traitements possibles en cas de ménopause précoce ?

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Qu’est-ce que la ménopause précoce ?

On parle de ménopause précoce quand une femme de moins de 40 ans n’a plus eu ses règles depuis au moins 4 mois, et qu’elle présente un bilan hormonal typique de la ménopause.

Les femmes atteintes de ménopause précoce n’ovulent plus. Les niveaux d’œstrogènes chutent, ce qui entraîne des taux de FSH (hormone folliculostimulante) et de LH (hormone lutéinisante) anormalement élevés à cet âge.

La ménopause précoce est causée soit par un dysfonctionnement des ovaires, soit par un nombre de follicules ovariens trop faible pour que les ovaires puissent encore assurer leur fonction reproductive et hormonale. Voilà pourquoi on parle aussi d’insuffisance ovarienne prématurée (ou IOP). Un terme préféré par les spécialistes car il traduit mieux la réalité de ce trouble.

Pour en savoir plus, consultez l’article « Les hormones dans le cycle menstruel ».

Signes et symptômes
de la ménopause précoce

L’insuffisance ovarienne prématurée se reconnaît par les manifestations habituelles de la carence en œstrogènes (appelée climatère):

  • les bouffées de chaleur
  • les sueurs nocturnes
  • les sautes d’humeur
  • la sécheresse vaginale
  • une baisse du désir sexuel
  • des infections ou des fuites urinaires
  • un cycle menstruel irrégulier

Parfois, les femmes arrêtent leur contraception hormonale, et c’est à ce moment-là que les désagréments apparaissent.

Ménopause précoce :
des causes pas toujours connues

La ménopause précoce peut survenir suite à un traitement (certaines chimiothérapies, une radiothérapie dans la zone pelvienne) ou à une pathologie (des anomalies chromosomiques comme le syndrome de Turner, certaines maladies auto-immunes, l’hypothyroïdie, la maladie de Crohn…). Plus rarement, elle survient après une infection à certains virus ou bactéries (malaria, tuberculose…).

Certaines opérations chirurgicales peuvent aussi provoquer une ménopause précoce. Dans le cas de l’ovariectomie (ablation chirurgicale des ovaires), la ménopause se déclenche immédiatement avec la fin des menstruations. Si l’on enlève uniquement l’utérus (hystérectomie), les ovaires continuent de produire les hormones du cycle menstruel, mais les règles sont impossibles.

Il arrive aussi que la ménopause précoce se déclenche naturellement. Il est alors difficile de connaître exactement le pourquoi, ce qui peut causer un profond désarroi chez les patientes.

Conséquences physiques et psychiques de la ménopause précoce

Les conséquences de la ménopause précoce peuvent être importantes sur le plan psychologique : manque d’estime de soi, peur d’un vieillissement prématuré et d’une baisse du désir chez le/la conjoint(e), choc émotionnel en apprenant que l’on est désormais infertile...

Au niveau physique, les femmes en ménopause précoce sont plus vulnérables aux risques de maladies cardiovasculaires et d’ostéoporose car elles perdent « plus rapidement » l’effet protecteur des œstrogènes.

Traitement de la ménopause précoce

Le traitement principal consiste à prendre des hormones de synthèse qui vont remplacer celles que les ovaires ne produisent plus, jusqu’au moins l’âge moyen de la ménopause. Il s’agit du traitement hormonal substitutif (THS), qui doit être adapté à chaque patiente. Ce traitement ne convient toutefois pas en cas d’antécédent de cancer hormonodépendant (cancer du sein ou du col de l’utérus) ou de thrombose veineuse ou artérielle. Le traitement hormonal substitutif (THS) permet d’éviter les désagréments causés par le manque d’hormones et améliore la vie sexuelle. Si la femme ne souhaite pas d’enfant, une contraception reste nécessaire. Bien qu’il soit très faible, il y a en effet toujours un risque de grossesse possible durant cette période.

Pour en savoir plus, consultez l’article «Une grossesse après la ménopause est-elle possible ? »

En complément, on prescrit en prévention un régime alimentaire riche en calcium et en vitamine D (ou une supplémentation), et l’on recommande une bonne hygiène de vie : exercice physique, arrêt du tabac, limitation de la consommation d’alcool, de sel et de mauvaises graisses.

Article réalisé sous la direction du Dr Gautier Vandenbossche

Date de publication : 11-01-2016