La puberté rime pour beaucoup d’adolescents avec acné. Ces boutons disgracieux peuvent rapidement empoisonner leur quotidien. Heureusement, des traitements efficaces existent pour y remédier.

L’acné

L’acné est une maladie inflammatoire de la peau, causée par une production accrue de sébum et une accélération de l’élimination des cellules cutanées mortes. À la puberté, son apparition est causée par les modifications hormonales liées à la puberté, et plus précisément par l’augmentation de la testostérone dans l’organisme à cette période.

Il existe plusieurs types d’acné, entraînant des lésions différentes :

L’acné vulgaire

Dans le cas de l’acné dite « vulgaire », le canal permettant au sébum de s’évacuer à la surface de la peau s’obstrue suite à une surproduction de sébum, d’un sébum trop épais ainsi que de cellules cutanées mortes qui bouchent la sortie de la glande sébacée. Cette obstruction entraîne des points blancs (comédons blancs) et noirs (comédons noirs). À cela s’ajoutent une peau grasse et des pores dilatés.

L’acné inflammatoire

Une bactérie naturellement présente dans les glandes sébacées (le propionibacterium acnes) prolifère au sein des comédons blancs. Lorsque la glande sébacée s’infecte, elle éclate et son contenu – devenu irritant par la prolifération de cette bactérie – se répand sous la peau, ce qui provoque une inflammation. Conséquence : l’apparition de boutons rouges et/ou purulents.

L’acné kystique

Des lésions inflammatoires mal ou non traitées engendrent une inflammation plus intense, pouvant entraîner la formation de kystes, voire d’abcès. Ce type d’acné laisse souvent des cicatrices.

L’acné touche autant les filles que les garçons. Toutefois, les garçons souffrent souvent d’une acné plus sévère, tandis que chez les filles, l’acné apparaît généralement plus tôt et tend à durer plus longtemps.

Légende : A. Follicule pileux sain / B. Comédon noir / C. Comédon blanc / D. Acné inflammatoire
1. Epiderme / 2. Derme / 3. Hypoderme / 4. Follicule pileux / 5. Glande sébacée / 6. Surproduction de sébum / 7. Propionibacterium acnes / 8. Inflammation

Acné : quel traitement ?

Le traitement de l’acné dépend du type de lésions mais aussi de chaque personne (facteurs aggravants…).

Les traitements locaux contre l’acné sont de plusieurs types :

  • Les crèmes à base de rétinoïdes (des dérivés de la vitamine A) agissent contre l’élimination anormalement élevée des cellules cutanées mortes dans les pores. Elles sont efficaces chez les personnes ayant des comédons et points blancs.
  • Si vous avez une acné inflammatoire, par contre, votre dermatologue pourra vous prescrire des crèmes à base de peroxyde de benzoyle ou des antibiotiques locaux. Attention, le peroxyde de benzoyle risque de décolorer votre linge : pensez à utiliser des draps et essuies blancs.

Les traitements oraux

Les traitements oraux contre l’acné sont indiqués pour les formes sévères d’acné ou lorsque les traitements locaux n’ont pas assez d’effet. Certains traitements oraux sont associés aux traitements locaux.
  • Les antibiotiques par voie orale sont efficaces dans les formes sévères d’acné avec de nombreuses lésions inflammatoires et sont toujours associés à un traitement local.
  • L’isotrétinoïne, un produit dérivé de la vitamine A, agit contre la formation de comédons mais possède aussi des propriétés anti-inflammatoires. Elle génère de nombreux effets secondaires et doit donc faire l’objet d’un suivi médical rapproché.
  • Le gluconate de zinc par voie orale représente également une option chez les personnes souffrant d’acné sévère.
  • Certaines pilules contraceptives (œstroprogestatives) peuvent réguler la production de sébum et diminuer l’acné.

Dans la plupart des cas, l’acné disparaît spontanément vers l’âge de 18-25 ans. Toutefois, une prise en charge rapide permet de réduire, voire d’éviter, le mal-être causé par l’acné ainsi que la formation de cicatrices. Chez certaines personnes, l’acné persiste à l’âge adulte.

Par son action asséchante et anti-inflammatoire, le soleil améliore généralement l’aspect de la peau et réduit l’acné comme par magie. Le soleil est un faux ami : sous l’effet des UV, l’épiderme s’épaissit, les pores se bouchent et l’acné revient de plus belle quelque temps après la fin des vacances!

Dr Thomas Maselis, dermatologue et président d’Euromelanoma Belgique

Les bons gestes contre l’acné

Nettoyer sa peau

S’il est tentant d’utiliser des produits desséchants à base d’alcool pour lutter contre la peau grasse, ces derniers produisent pourtant l’effet inverse. En agressant l’épiderme, ils créent une réaction de la peau qui augmente sa production de sébum. À la clé : une possible aggravation de l’acné. Il est préférable d’utiliser un gel lavant doux, sans savon, non comédogène et avec un pH proche de celui de la peau.

Le maquillage

Le maquillage peut aider à masquer les imperfections causées par l’acné… à condition de bien le choisir ! Les textures non huileuses, légères et non comédogènes sont préférables, sans oublier de se démaquiller chaque soir afin d’éviter que les résidus de maquillage n’obstruent les pores et aggravent l’acné.

Un geste à bannir

Il est souvent tentant de percer ses boutons pour les faire disparaître. Mais en effectuant ce geste, il y a autant de risques que le bouton perce de l’intérieur, ce qui laisse une plaque rouge pendant quelques semaines. De plus, un bouton percé laisse la porte ouverte aux bactéries et donc, au risque de surinfection et de cicatrices. Un geste à bannir ! Et si vous n’avez pas pu vous en empêcher, désinfectez votre bouton avec une compresse stérile imbibée d’antiseptique non alcoolisé.

L’acné et l’alimentation

Il n’existe pas de relation claire entre l’acné et l’alimentation, bien que certaines études récentes auraient suggéré un lien entre une alimentation à haute teneur glycémique (sucre) et l’apparition d’acné. Toutefois, chez certaines personnes, un ou plusieurs aliments spécifiques peuvent être un facteur déclenchant ou aggravant. Si c’est votre cas, il est important de les identifier pour les éviter.
Article réalisé sous la direction du Dr Thomas Maselis, dermatologue et président d’Euromelanoma Belgique
Date de publication : 28-03-2018